Elle soulève avec lenteur
ses paupières ombrées bleutées
découvrant deux prunelles
aux reflets métalliques.

Le métal de ses yeux
est comme le cruel acier
de la lame qui taille.

Ses yeux sont une implacable homophonie
qui torture celui qui les croisent.
Ce sont des miroirs dans lesquels
se reflètent les images abandonnées
de vies d’errances fugaces.

Ses yeux nous infligent la brûlure
d’une impitoyable déchirure.
Il est impossible de soutenir
ce regard qui risque d’anéantir
toute passion.

Etincelants dans la lumière
naissante,
ses yeux sont le froid sidéral
parsemé d’étoiles mourantes
aux traînées de poussières
flamboyantes.

Elle baisse avec lenteur
ses paupières ombrées bleutées
recouvrant deux prunelles
aux reflets métalliques.

Août 2002