Oraison funèbre au petit matin
Cimetière. Hommes en noir
pâles dans la lumière blafarde
d’un petit jour grisâtre.
Le temps dégouline
en puissante cascade
de mélancolie poisseuse.
Tioneb, esthète des couleurs
a rendu dernier soupir
dans alcôve moirée.
Plus jamais clarté étoilée
bleuissante, dorée liquide,
Rouge – Rubedo – Red dazzle
Vert scintillant, jaune souffreteux et
nuit brunâtre.
Plus de couleur sur monde Vivier.
Jour maussade et nuit fangeuse.
Oh ! Musique de l’absolue mélancolie
Vivier, lui aussi se meurt et se meut
avec lenteur du désespoir.
Tioneb, le dissipé
aux yeux remplis de secrets
depuis longtemps oubliés.
Tioneb, le phraseur
l’homme aux multiples facettes
côtoyant la fange et la soie
se mouvant avec ferveur
pour préserver sa liberté,
Tioneb, ce jour a trépassé.
Et toi, Lubna
Tu as reçu la déchirure fatale
Le pincement au cœur.
Marque rouge, blessure du moment
se refermera avec lenteur dans l’espace temps
de l’existence.
1992
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